Jouer d'oreille, c'est bien, mais tout le monde n'en est pas capable, et alors le passage par la partition devient obligatoire. Cependant les partitions coûtent cher ; et dès qu'on veut adapter un morceau qui n'existe pas pour clarinette, on se heurte au problème de la transposition. De plus, la partition est tout de même le moyen le plus facile de mettre en place un morceau, de jouer en groupe tous la même chose (ou des voix qui fonctionnent ensemble) et d'échanger sa musique. Donc on se retrouve souvent obligé d'écrire sa musique. Le moyen le plus simple est bien sûr le papier à musique et le crayon, mais on obtient de bien plus jolis résultats, de plus reproductibles, modifiables et facilement transposables, avec un éditeur de partitions. Il en existe de nombreux payants, l'avantage de LilyPond est qu'il est à la fois puissant, gratuit, relativement facile à utiliser, et multi-plateforme puisqu'il fonctionne à la fois sur Windows, MacOS et Linux (et plein de distributions).
Pour télécharger Lilipond, aller à la page de téléchargement régulièrement mise à jour.
Pour se documenter il y a en ligne une documentation très complète. Sur cette page vous trouverez en particulier un guide d'initiation pas à pas.
On trouve également une excellente série de tutoriels vidéos faite par Valentin Villenave pour apprendre à utiliser LilyPond sous Windows.
LilyPond est un outil de saisie des partitions en mode texte. Le code Lilypond entré dans un éditeur de texte est ensuite compilé par un compilateur pour obtenir un fichier PDF et/ou un fichier MIDI. Sa philosophie est de rentrer les partitions comme si on les écrivait à la main : la note, sa hauteur, sa durée, puis les éventuelles liaisons, articulations, indications de volume, de doigté, etc.
Il est facile de rentrer une petite mélodie en écrivant un peu “n'importe comment” sans essayer de structurer, mais l'expérience vous montrera rapidement que, comme pour la programmation pour ceux qui en ont fait, l'écriture et surtout la relecture et la correction d'un code LilyPond sont beaucoup plus faciles si on respecte quelques principes simples:
\include "italiano.ly"
pour noter les notes do, re, mi, fa, sol, la, si en utilisant les suffixes b pour bémol et d pour dièse.
\transpose sib do' {partition}
Il vous faut deux choses : LilyPond bien sûr ! et un éditeur de texte compatible.
Personnellement je trouve que Emacs est très bien d'autant qu'il permet d'avoir les fichiers LilyPond (.ly) affichés avec un code couleur ce qui simplifie grandement l'édition. En plus Emacs dispose du LilyPond-mode qui permet de compiler directement à partir de l'éditeur de texte.
Cliquez ici pour télécharger Emacs (par exemple)
Une fois installé LilyPond et Emacs il reste une dernière manipulation pour pouvoir se servir du LilyPond-mode : en effet les fichiers du Lilypond-mode sont dans le répertoire d'installation de LilyPond et il faut indiquer à Emacs où les trouver et l'obliger à les charger automatiquement avec un fichier LilyPond (.ly)
Pour cela il faut copier ce code :
(setq load-path (append (list (expand-file-name "C:/Program Files/LilyPond/usr/share/emacs/site-lisp")) load-path)) (autoload 'LilyPond-mode "lilypond-mode" "LilyPond Editing Mode" t) (add-to-list 'auto-mode-alist '("\\.ly$" . LilyPond-mode)) (add-to-list 'auto-mode-alist '("\\.ily$" . LilyPond-mode)) (add-hook 'LilyPond-mode-hook (lambda () (turn-on-font-lock)))
dans un fichier nommé “init.el” que l'on place dans le répertoire ”.emacs.d” (créé quand on installe Emacs et qu'on l'ouvre) du C:\Documents and Settings\user\Application Data\ (où “user” est votre nom d'utilisateur)
On peut créer le fichier init.el avec le Bloc-note Windows par exemple ou n'importe quel éditeur de texte.
Pour commencer à travailler il faut soit ouvrir un fichier .ly que l'on a déjà soit cliquer sur l'icone “nouveau” de Emacs qui propose illico d'enregistrer le fichier ce que l'on fait avec l'extension ”.ly” et là le LilyPond-Mode se charge automatiquement.
Lorsque l'on compile le code LilyPond (voir les images ci-dessous) on obtient plusieurs fichiers : un post script (.ps) un fichier .pdf avec la partition et un fichier .midi si on le désire (il faut insérer le code \midi { } à la fin du fichier LilyPond )
L'écran de Emacs
Un fichier LilyPond dans Emacs
La commande pour compiler le code et obtenir le pdf.
Le résultat de la compilation réussie sous Emacs (si il y a une erreur de code la compilation s'arrête et l'erreur est indiquée dans la fenêtre du bas)
Le résultat d'une erreur (que j'ai soulignée en rouge : “sa” au lieu de “si”)
Plus simple à installer que Emacs et disposant de fonctionnalités LilyPond étendues jEdit est également un puissant éditeur de texte.
Cliquez ici pour télécharger jEdit
Il suffit de l'installer et à la première utilisation de lancer “plugin manager” dans le menu plugins,
dans la fenêtre qui s'ouvre dans l'onglet “install” sélectionner “Lilypondtool” et cliquer sur “install”
C'est fait et prêt à fonctionner.
L'avantage de jEdit et de proposer un menu LilyPond très complet qui a l'avantage d'être en français alors que le reste de l'éditeur est en anglais. Néanmoins, il est possible de traduire l'interface de jEdit en français en copiant trois fichiers dans le répertoire c:/Program Files/jEdit 4.3.1/properties. Les fichiers sont à télécharger sur le site : http://jojaba.free.fr/?/Traductions-diverses/Traduction-jEdit
jEdit propose en particulier un assistant de création de partition très pratique accessible soit du menu « plugin » :
soit de la barre d'outil Lilypond :
Cet assistant propose toutes les options nécessaires à la création de la partition :
jEdit a l'avantage du multi-fenêtrage et permet donc d'avoir l'aperçu PDF à côté de la fenêtre d'édition ; en effet toutes les fenêtres que l'on ouvre en pop-up ont un menu « dock » que l'on obtient en cliquant sur une petite flèche (encadrée en rouge) qui permet de positionner cette fenêtre où on le désire :
Exemple de fenêtrage avec aperçu PDF (à droite) et console de compilation (en bas)
De même que Emacs, jEdit indique les erreurs de syntaxe lors de la compilation :
Une fois LilyPondtool installé, il est intéressant de faire un tour dans le menu “Plugin/Options” :
Une nouvelle fenêtre s'ouvre : sélectionner dans le menu de la colonne de gauche /SideKick/Général.Dans la fenêtre de droite : cocher 'Parse on Keystroke' et enlever le premier '\' à la ligne Accept characters…..\
On peut aussi dans la colonne de gauche sélectionner LilyPondTool/Commandes pour changer la visionneuse PDF par défaut si ce n'est pas la bonne :
Il suffit de double-cliquer sur le fichier d'installation téléchargé pour le décompresser et c'est tout : le programme est installé. Pour le lancer il suffit de double-cliquer dessus, l'éditeur de texte s'ouvre tout seul. Pomme-S pour enregistrer le fichier, Pomme-R pour le compiler, on obtient un beau PDF cliquable ± un très beau MIDI.
A noter que si vous préférez les couleurs pour vous repérer dans votre code LilyPond, JEdit et le plug-in LilyPondTools sont aussi disponibles pour MacOS X
Toute la démarche est parfaitement illustrée par la video N°0 du site de Valentin Villenave : http://valentin.villenave.info/Tutoriel-no0-pour-LilyPond Il vous faut installer trois logiciels : Lilypond; jEdit et une version de Java.
Attention : Éviter d'installer les versions stables des dépôts, il faut utiliser les dernières versions de développement de jEdit et Lilypond.
Linux x86 : LilyPond 2.13.46-1 (machine ancienne) ou Linux 64 : LilyPond 2.13.46-1 (machine récente)
( : pas terrible l'explication ci-dessus)
(pour ubuntu prendre Debian package 3.6 MiB)
'.DEB
')'/usr/share/jEdit/properties/
' (nécessite les droits administrateur et attention au “E” majuscule de “jEdit”).Emplacement du programme lilypond (... ) : /usr/local/bin (...) Visionneuse PDF externe : Evince
Accept characters for completion popup : \n\t Accept characters to insert after completion : \